Hommes et femmes face à la sante : un parcours différencié

L’académie de médecine, dans une recommandation intitulée « la parité en santé », indiquait que les différences biologiques entre les hommes et les femmes devraient être mieux prises en compte dans les méthodes de traitement de nombreuses pathologies.

En effet, les hommes et les femmes ont une biologie différente, des affections associées, ou spécifiques, comme par exemple, la maladie d’Alzheimer, l’ostéoporose, les troubles alimentaires, les maladies auto-immunes et certains cancers comme celui de la thyroïde qui touchent majoritairement les femmes, alors que les hommes au contraire sont plus fréquemment atteints d’autisme, de tumeurs du cerveau et du pancréas. Il peut également exister des contraintes liées au genre.

En ce qui concerne l’accès à la santé, les femmes vivent des inégalités, comme l’illustre notamment le Haut-Conseil à l’égalité, dans son rapport « santé et accès aux soins : une urgence pour les femmes en situation de précarité » de Juillet 2017. Ce rapport rappelle que les femmes représentent 64% des personnes qui reportent des soins ou y renoncent, soit près de 9,5 millions de femmes.

Concernant la santé au travail, il est à noter que les accidents de travail ont globalement baissé sur ces dix dernières années (-13%), ceux des femmes ont fortement augmenté (+20%) quand ceux des hommes ont diminué (-23%). Même tendance dans les accidents de trajet avec arrêt maladie : ils sont en baisse pour les hommes (-9%) et en progression pour les femmes (+15%). Comment l’expliquer ? Les politiques de prévention ont davantage porté sur des secteurs traditionnellement masculins.

Un autre facteur peut impacter la santé des femmes, ce sont les violences (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, administratives) que les femmes subissent, dans la vie conjugale et familiale, au travail, dans l’espace public, dans l’espace social, politique et ce tout au long de la vie. Selon l’enquête Ined Virages 2015, les femmes représentent 96% des victimes de viols et des tentatives de viol. Chaque année, on estime que 62 000 femmes et 2 700 hommes sont victimes de viol ou de tentative de viol.

Les violences faites aux femmes et aux enfants sont un problème de santé publique puisqu’elles entrainent une mortalité prématurée, des maladies mentales et une menace pour la cohésion sociale. Les violences peuvent entrainer des problèmes de santé physique, mentale, sexuelle, reproductive chez les femmes victimes et peuvent accroitre leur vulnérabilité au VIH. Les violences débutent souvent lors d’une grossesse : les femmes seraient près de 10% à subir des violences conjugales pendant la grossesse. Pour 40% d’entre elles, la violence a débuté au cours de cette grossesse.

Les parcours de soins spécifiques pour les femmes et enfants victimes de violence sont peu nombreux. Néanmoins, l’Etat agit sur l’amélioration du dépistage des violences et la formation des professionnels de santé.

Au vu de l’ampleur du sujet, les acteurs et actrices du territoire du Comminges peuvent se saisir de toutes ces questions, avec prochainement la journée internationale du droit des femmes (le 8 mars) et la journée internationale de la santé des femmes (le 28 mai).

Rédactrices : Laetitia Mazoyer, Association Femmes de Papier, Marie-Ange Echaniz, service de santé au travail et Pauline Pettré, Pays Comminges Pyrénées